En demandant à la justice d'accorder trois mois supplémentaires à l'usine de Lfoundry de Rousset, Hollande n'avait pas d'autre intention que d'aider les patrons à fermer le site « en souplesse ».

La maire UMP d'Aix-en-Provence a pris le relais en déclarant démagogiquement devant les salariés de Lfoundry qu'il fallait « toujours se battre et rester debout ». Alors que les collectivités locales décidaient de verser quelques millions pour financer l'entretien des salles blanches pendant trois mois, le vice-président de la Communauté d'Agglomération, un proche de Madelin très « libéral », a fait la publicité de ces « aides ». Comme le note le quotidien « La Provence ». il joue là un rôle de « pompier social ».

En voulant apparaître proches de leurs administrés, les élus locaux vont même jusqu'à déclarer que « l'Etat devrait se mobiliser contre ces patrons voyous ». Demandant au gouvernement d'intervenir, ils le critiquent parfois vertement.

Dans cette comédie, il y a un partage des rôles entre ces élus locaux et les sommets de l'État. Et jamais aucun d'eux ne sera du côté des salariés pour lutter avec les seuls moyens qui vaillent : étendre la mobilisation aux autres entreprises qui licencient (comme La Redoute ou PSA), ou à celles qui, comme à Corbeil, sont sous la menace.

En visite sur le site d'Altis le mois dernier, Sabeg, l'actionnaire principal, s'est voulu rassurant. « Tout va très bien ; madame la Marquise ». Et en partant, il a même tenu à dire qu'il reviendrait en juin.

Préférerait-il attendre que les élections municipales soient passées pour annoncer ce qu'il a derrière la tête ?

Suite à la mise en faillite de son holding luxembourgeois Sava et Cie, Sabeg a fait appel. Bien malin qui peut comprendre ce que ces chamailleries peuvent signifier à l'échelle de la petite fortune et des capitaux que contrôle Sabeg.

Que ses copains du milieu de la finance lui demandent des comptes ne doit pas nous effrayer. Cela nous engage plutôt à en faire de même et sans tarder. Pas pour garantir des rentes de capitalistes mais pour assurer nos revenus de salariés.

Le chômage technique est reconduit en mars et avec toujours plus de jours, et il est de moins en moins indemnisé. Personne n'est naïf quant à ce que préparent les actionnaires.